Essai : Renault Austral 1.2 E-Tech Full Hybrid Iconic Esprit Alpine (200 ch)

 

L’Austral, qui partage sa plate-forme avec le dernier Nissan Qashqai, affiche un style moins audacieux que celui des Peugeot 3008 et Hyundai Tucson. Mais bien plus léché, malgré tout, que celui de ses prédécesseurs : proue empreinte de dynamisme, capot sculpté, hanches plus marquées, lunette arrière fuyante et jantes de 19 ou 20 ” de série (hormis sur la finition premier prix, chaussée en 17 ”). La marque amis les petits plats dans les grands pour tourner définitivement la page de l’insipide “ Koleos 1 ” (2007) et du “ Kadjar, le blafard ”, son héritier en 2015, qui n’ont jamais été à la hauteur des enjeux de leur catégorie durant leur règne. Cette quête des ex-appeal et de modernité est encore plus spectaculaire à bord, l’Austral chipant à la Megane E-Tech sa superbe planche de bord “ Open R ”, composée d’une instrumentation digitale de 12,3 ” (31,3 cm), face au conducteur et d’une grande tablette verticale de 12 ” (30,5 cm) au centre. Celle-ci ne mesure toutefois que 9 ” (23 cm) sur l’entrée de gamme Equilibre, où elle trône à l’horizontale. Vous trouvez, néanmoins, que les écrans ne sont pas assez nombreux ? Il suffit dans ce cas de cocher la case “ Affichage tête haute ” (700 €) sur la liste des options…

Classe affaires

La finition cossue comme les assemblages rigoureux font également plaisir à voir. L’Austral est à un cheveu près de ce que proposent certains constructeurs premium ! Notamment à bord de notre version Iconic Esprit Alpine (marque-t-elle la fin du label RS Line chez Renault ?), qui en met plein la vue avec ses habiles jeux d’inserts laqués ou satinés et ses jolis sièges électriques chauffants mixant tissu tressé -façon carbone -et Alcantara. Un matériau à connotation “ sport-chic ” qui habille également la planche de bord, les contre-portes et le volant. Très sympa. La liste des équipements de notre fer de lance met, elle aussi, l’eau à la bouche, les options “ plaisir ” se résumant à un système hi-fi Harman Kardon (850 €) et au toit panoramique (800 €), non ouvrant, hélas. Pour le reste, c’est formule all inclusive, de la conduite semi-autonome au très réussi système de navigation connecté et évolutif signé Google Maps.

On se sent également moins à l’étroit qu’à bord du Peugeot 3008 (de 6 cm plus court), la principale cible de l’Austral sur le marché français. A l’arrière en particulier, où l’on peut aisément étendre ses jambes (banquette coulissante de série) et même entamer une petite sieste (dossiers inclinables). Terminons le tour du propriétaire par la soute à bagages, hélas décevante en version full hybrid, avec un volume annoncé à 430/555 dm maxi (1) à disposition (contre 500/575 dm3 sur les versions sans batterie), là où les Citroën C5 Aircross et Ford Kuga “ à pile ”, eux aussi dotés d’une banquette coulissante, pointent respectivement à 522/662 dm et 479/620 dm selon les mesures de notre labo. Un détail qui aura son importance si vous êtes à la tête d’une famille nombreuse…

Sous le capot de notre Austral trônait une nouvelle motorisation hybride donnée pour 200 ch en valeur combinée. Non rechargeable sur secteur (à l’inverse d’un 3008), celle-ci s’appuie sur un inédit trois cylindres 1. 2 turbo, couplé à deux moteurs électriques, alimentés par une batterie de 2 kWh. Une version qui nous a d’emblée séduit pour l’excellence de son insonorisation et une belle douceur d’ensemble, amortissement compris. Une très agréable machine à voyager, pourvue d’une direction précise, mais pas toujours très communicative, malheureusement. Nous avons également relevé quelques prises de roulis lorsqu’on aborde certains virages avec un peu trop de zèle, sans pour autant altérer le “ grip ” du train avant, ni sa trajectoire. Tout va bien, donc, notamment en présence de l’option 4Control (roues arrière directrices), laquelle améliore significativement l’angle de braquage. Attendons toutefois d’essayer un modèle classique -qui profite déjà d’un essieu arrière multibras – pour donner un avis définitif sur le comportement…

Austral gagnant

La mécanique nous a davantage laissé sur notre faim en reprises, un rien mollassonnes, pénalisées notamment par une boîte automatique (à crabots, comme sur toutes les Renault E-Tech hybrides) parfois bien lente à réagir. Mais Renault nous a assuré travailler sur le problème. A suivre ! La consommation raisonnable de 6,6 l/100 km (selon l’ordinateur de bord) compense, grâce à de courtes mais nombreuses phases de roulage en mode électrique et à un frein régénératif (paramétrable) très efficace. Un SUV fort bien né au final, d’autant que l’Austral E-Tech de 200 ch, pourtant pas cadeau, coûte moins cher que la plupart de ses rivaux. Ce sont surtout ses compatriotes qui ont du mouron à se faire, les Citroën C5 Aircross et Peugeot 3008 hybrides (225 ch) étant de la race des rechargeables : plus toniques en reprises, mais aussi plus contraignants à l’usage et surtout plus gourmands en carburant (près d’un litre en moyenne) une fois épuisée leur maigre autonomie électrique d’environ 40 km…

1. Banquette reculée/avancée, donnée constructeur.

* Vrai prix d’achat intégrant la remise potentielle et le bonus/malus écolo.

Enfin un SUV compact attractif chez Renault… Pas aussi dynamique qu’attendu (même s’il n’arien de maladroit), mais diablement homogène, très agréable à vivre et plutôt bien placé au chapitre budget. Ses rivaux le maudissent déjà !

LES PLUS

Présentation/finition

Confort de conduite

Comportement homogène

Système multimédia tip-top

LES MOINS

Lenteur de la boîte auto.

Reprises en demi-teinte