Auto Plus Classiques : La Peugeot 605 V6 (1997)

3 May 2022 | Mise à jour le3 May 2022

La 605, c'est le vaisseau amiral de la marque. Une remarquable traction aux qualités routières et au confort hors pair. Enfin de carrière, elle reçoit le tout nouveau V6 Peugeot-Renault. Un cocktail séduisant, mais qui arrive trop tard.

 



Excellente routière, la 605 enroule les virages avec brio et facilité.

Son “ toucher de route ” est formidable, sa stabilité, impressionnante et sa motricité, magnifique malgré la transmission aux seules roues avant. Visuellement, elle fait dans la discrétion.

Une 605, c’est une sacrée auto ! Sans verser le moins du monde dans la frime, elle affiche un équilibre et un dynamisme incroyables, qui font d’elle une routière d’exception. Mieux : capable de passer très vite en virage, elle sauvegarde totalement son confort, qui demeure d’un niveau exceptionnel. Hélas, un début émaillé de nombreux soucis de fiabilité l’a privée d’une belle carrière. Croyez-moi : les concurrentes allemandes de l’époque, BMW et Mercedes, avaient pourtant trouvé à qui parler. Depuis sa naissance en 1989, la version de pointe, V6, était mue par une mouture modernisée du fameux Peugeot-Renault-Volvo, sorti en 1974, 170 ch au programme. Avec un agrément correct sans plus et un appétit soutenu. Il se décline aussi dans une version 24 soupapes de 200 ch, autrement plus attrayante avec son caractère affirmé et ses accélérations vigoureuses. Mais pour ses trois dernières années, la 605, dont les ventes déclinent fort, s’offre un coup de folie : un V 6 100 % nouveau, forcément à 24 soupapes, qui impressionne par son velouté et son tempérament volontaire. Il ne fait que 194 ch, mais est enthousiaste et d’une sobriété inconnue jusqu’alors…

PEUGEOT MODIFIE SA 605 V6

Moteur : V6 deux doubles arbres à cames en tête, 24 soupapes

Cylindrée : 2 946 cm3

Puissance : 194 ch à 5 500 tr/mn

Vitesse maxi : 230 km/h

Production : 2 234 V6 ES 9 (sur 254 505 exemplaires, 1989- 1999)

Cote actuelle : de 2 400 à 4 200 €



Bien dans la lignée des Peugeot et conforme au goût allemand, la carrosserie est à trois volumes, avec un coffre classique. Entre les feux, son seuil de chargement est assez bas, auras du bouclier.

Souveraine sur route

Une main de fer dans un gant de velours : ce six cylindres impressionne par son allant à tous les régimes. Sur un filet de gaz, il répond avec élégance dès 1 500 tr/mn, et montre tout son talent au delà de 4 000 tr/mn. Ici, il est attelé à une boîte automatique à quatre vitesses. Assez réactive et rapide, elle se marie bien à l’auto, mais la version à transmission manuelle à cinq rapports se montrait encore plus communicative. Riche technologiquement, cette V 6 offre de série l’assistance de direction variable (un luxe alors), le régulateur de vitesse, trois programmes pour la boîte auto. et un amortissement piloté. Royal ! A bord, chacun apprécie les sièges bien dessinés et bien rembourrés à toutes les places. Quant à l’équipement de ce haut de gamme SV de fin de carrière, il est tout simplement luxueux : magnifique sellerie cuir, sièges avant chauffants avec petits accoudoirs repliables, inserts en bois véritable, clim’auto., radio à dix haut-parleurs, chargeur six CD dans le coffre, store pour les lunettes arrière, quatre vitres électriques dont celle du conducteur à commande séquentielle, rétro intérieur automatique jour/nuit. Et à partir de 1997, le capteur de pluie active les essuie-glaces. Un raffinement rarissime, vu uniquement chez Peugeot et Mercedes.



La planche de bord ne reflète pas une inspiration transcendante. C’est même le point faible de l’auto déjà à sa sortie et plus encore en cette fin de carrière où elle apparaissait démodée. Le volant à airbag issu des 406 n’est pas très joli non plus…



“ V6 24 ”, seule mention sur ce cache en plastique, qui abrite le tout nouveau et excellent 6 cylindres en position transversale. Avec lui, le compartiment moteur est bien garni : plein comme un œuf !



De ligne et de proportions, elle ressemble à une 405, en plus vaste. Assez symétriques entre l’avant et l’arrière, ses volumes sont d’un grand classicisme. A bord, règne un confort de premier plan, aussi bien côté suspensions que sellerie.

Aujourd’hui, la 605 reste méconnue en collection. Même dans ses versions à six cylindres, pourtant les plus attrayantes. Sort ingrat. Mais… c’est le moment d’en profiter !

1997, cette année-là

Sortie du film Titanic, avec Leonardo DiCaprio et Kate Winslet. Il reçoit onze oscars ! Et pendant douze ans, il restera le film le plus vu de l’histoire du cinéma, avant d’être détrôné par Avatar du même réalisateur, James Cameron. Renault présente une auto joviale et souriante : le Kangoo. Instantanément, il trouvera son public et remportera lui aussi un large succès.